Meule story, épisode 1

Je n’ai jamais été attiré trop sérieusement par les deux roues, notamment parce qu’étant quelqu’un de très prudent avec son argent (enfin, à l’époque), je n’avais rigoureusement aucun intérêt à investir, car aucun besoin : en dépit d’habiter en région parisienne, mes horaires particuliers m’ont toujours permis de ne pas redouter la circulation, donc vraiment, zéro besoin.

Ceci dit, tout petit, je garde un souvenir ému de mon papa venant me chercher à l’école primaire avec sa grosse moto, une 125 aussi (mais à mes yeux de bambin, mon gars, c’était la meule la plus grosse et la plus puissante du monde, que dis-je, de l’univers) qui me rendait fier comme si j’avais un bar-tabac, à la sortie d’école. Soit, c’était sur moins d’un kilomètre, mais pour moi, c’était la grande aventure à chaque fois.

Les années ont passé, j’ai passé le permis voiture classiquement et j’en suis resté là pour les deux-roues, jusqu’à la trentaine, où des amis plus ou moins proches se sont mis en tête de passer le permis moto. Vague au début, l’idée s’est précisée à mesure des mois, puis des années.

Le scooter fut ma première option, ceci notamment à cause d’un reportage sur un maxi-scooter électrique (les plus “gros” scooters, pas forcément les plus puissants, mais ceux avec la carrosserie – on parle de “carénage” la plus imposante, pratique pour les grands gabarits) vu lorsque j’avais peut-être 20 ans, scooter duquel la batterie pouvait être extraite, peut-être grosse comme une boîte à chaussures, et être branchée sur le secteur.

Malheureusement, le scooter a mauvaise presse, même sur la route, je suis témoin de comportements bien plus idiots de la part de scooters que de n’importe quel autre deux roues, et pourtant, il y en a de la compétition. Et je ne parle des livreurs, hein, qui ont leur cercle bien à eux de suicidaires de la route.

Le scooter 125 étant, avec le scooter 50, sans doute l’engin le plus volé du monde, l’assureur vous attend avec un fusil chargé à l’obus de 200 (c’est en millimètres, mais ça fait gros, et en effet c’est un beau fusil), et c’est en plus un veau effroyable avec une boîte à convertisseur (donc une automatique vomitive). Ce qui est donc potentiellement dangereux, car en deux-roues, il faut pouvoir s’échapper pour se mettre à l’abri.
Un exemple? La personne que nous appellerons “Connard” par convention, est au téléphone, le deux-roues est derrière et un conducteur B, que nous appellerons “Blaireau” colle aux fesses car Connard roule n’importe comment (lentement, fait des droite-gauche sur sa voie…). Blaireau va donc tenter un dépassement enragé et probablement se rendre compte que sa colère lui a caché un véhicule qui arrivait en sens inverse. Et donc se rabattre sur le deux-roues. Donc, si y’a moyen que le deux-roues s’affranchisse rapidement du danger conjoint Connard-Blaireau, il doit le faire. Et donc, il faut que ça avance, car Connard va probablement accélérer un grand coup quand deux-roues va commencer à le doubler (vous vous en doutez, c’est du vécu).

Enfin, l’argument choc de ma compagne à l’époque contre le scooter au général fut : “peu importe ton salaire, t’aurais toujours l’air d’un beauf’ en scooter”. Ceci fut le dernier clou dans le cercueil du scooter. Et ce sacré gros scooter électrique n’était pas trouvable, alors hop, candidat suivant!

Ceci est un maxi-scooter de la marque Kymco, le Grand Dink 125. Comme vous pouvez le constater, il est tout à la fois moche et laid. Et vilain.

La 125, moto de petite cylindrée, se posa comme alternative d’essai. Je n’avais aucune certitude que le deux-roues me plairait et investir dans un deux roues avait déjà un tarif d’entrée élevé, que ce soit en termes d’équipement, d’assurance ou de véhicule, dont encore une fois, je n’avais aucunement besoin!
Bien que minuscule, le moteur d’une 125 lui permet d’atteindre 100 à 110km/h (certes, en pente avec le vent dans le dos, surtout quand t’as un bûcheron comme moi dessus) , donc bien suffisant pour une utilisation quotidienne, consomme peu (environ 3l/100, voire moins) et coûte peu en assurance (environ 250€/an en tous risques). Ceci dû au fait que les motos 125, hors moto-cross, ne sont pas désirables et donc peu volées. Ca reste à peine mieux qu’un scooter 125 en termes de rapport poids-puissance, mais un mieux est un mieux.
De plus, une boîte mécanique permet une meilleur maîtrise de la puissance du moteur quand vient le moment de taper dedans : c’est là encore bon à prendre.

Ceci est une 125. C’est en centimètres-cube de cylindrée, pas en hectares ni en crème fraîche.
Précisément, une YBR 125 de la marque Yamaha. Le top case, la boîte au bout de la selle (pas le réservoir, l’autre côté), c’est pour la frime.

L’avant-dernière option serait une grosse cylindrée, direct, bam. Problème : s’il “suffit” d’une attestation à quelques centaines d’euros pour pouvoir conduire une 125, pour passer plus gros, il faut le permis. Même une 250, bam, permis.
Et qui dit permis, dit code. Sauf que moi, le code, je l’ai passé en 2000. Ca fait tellement longtemps que mon instructeur a fermé boutique et probablement cassé sa pipe, c’est dire. Mine de rien, ça fait quand même 20 ans aujourd’hui, donc quand on a commencé à étudier sérieusement le sujet en 2016, mes 5 ans de validité du code étaient échus, et pas qu’un peu.
De plus, code + permis, c’est un billet de plus de 1000€. Pour quelque chose qui risquait de ne pas me plaire, il faudrait investir donc ce joli billet, plus le temps derrière, et même si l’on trouve des meules à 1000 ou 2000€, l’assurance derrière vient achever d’une balle en pleine tête tout côté “économiquement raisonnable” de cette proposition (la grosse moto, donc).

La dernière option, celle qui permettait de rouler sur une plus grosse cylindrée sans pour autant le permis, serait le tricycle (d’un seul coup, ça ruine tout, non?) style MP3 de Piaggio. Ceci rendu possible par la catégorie de véhicule qui permet donc de pousser à 400cm3 la cylindrée roulable avec cette fameuse attestation “125”.
Problème : non seulement t’as toujours l’air couillon sur ce cheval-là, mais en plus, ça coûte horriblement cher. A l’assurance, je n’ai pas étudié, mais à l’achat, neuf, la version 125 était à l’époque autour de 5000€, sachant qu’avec un poids de 200kg, contre environ 120kg pour une 125, à puissance équivalente (environ 15 chevaux), ça va être beaucoup… Plus… Mou.
Pour monter au 400cm3, il fallait monter à 7000€. Le ouille est de bon ton.
L’avantage, c’est que ça rend d’un seul coup la solution “grosse cylindrée” avec permis et tout le toutim beaucoup plus raisonnable. Mais non.

Ce mec est de taille moyenne. Pas moi. Déjà qu’il a pas l’air fin là-dessus, alors moi… Par contre, deux roues devant, c’est fort stab’. S’qui est bien. Car tout véhicule est moins apprécié depuis la tête contre le sol, surtout quand on devrait être en train de le conduire.

La suite au prochain épisode!

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