Le type de casque

Il existe 3 types de casques :
1- Le casque intégral :


2- Le casque jet :


3- Le casque modulaire :


La différence entre les trois va se tenir au niveau de la mentonnière : fixe sur l’intégral, absente sur le jet, amovible sur les modulaires (comme les casques de gendarmerie).

Les casques jet sont trop dangereux en cas du moindre accident (sauf si manger de la soupe à la paille pour les 18 prochains mois, ou la perspective de ressembler à Raziel dans Soul Reaver t’est attirante).
Les casques modulaires sont chers, lourds et bruyants (sauf à mettre des centaines d’euros dedans), à cause de toute la mécanique supplémentaire embarquée et des ruptures aérodynamiques qu’elle engendre.
Ils servent aux gros rouleurs pour se faire comprendre à l’arrêt par les tiers (depuis un intégral, à part des chapelets de borborygmes, on ne comprend rien), présentent un certain confort à l’arrêt (il fait vite chaud dans un casque), mais comme il est interdit de rouler casque ouvert (et idiot), aucun intérêt.

=> Le bon choix est l’intégral, sans discussion. Bien moins cher, plus sécuritaire (les normes UE s’en assurent), c’est le choix le plus logique.

La fermeture (jugulaire)

Il existe deux écoles pour la fermeture du casque :
1- La boucle micrométrique, ou attache rapide :

2- Le double D :

La voix des motards veut que le double D soit plus sûr, dans la mesure où tu es obligée de le régler “bien” à chaque fois que tu mets ton casque. C’est un système que je n’aime pas trop, parce qu’il est impossible à mettre avec des gants, mais qui, je pense, est un peu plus sécuritaire… Et je ne l’aime pas parce que je ne l’ai pas pratiqué, en fait.
Plus sécuritaire… Sauf si tu fais constamment attention au serrage de ta boucle micrométrique.
Celle-ci se serre une première fois, puis s’ouvre et se ferme comme une ceinture de sécurité (sauf qu’elle est réglable, tout en étant serrée – c’est pour ça qu’on l’appelle micrométrique, même si c’est abusif, le système permet de garder une certaine latitude de serrage tout en étant, donc réglée).
Je trouve ce système rapide plus confortable au quotidien, et sans aucun danger pour peu que l’on fasse attention à toujours bien sentir contre sa jugulaire “la bonne pression” indiquant que le casque est bien ajusté.
Attendu qu’en 7 ans de moto, je n’ai jamais connu de boucle micrométrique qui se dérègle magiquement, tout au plus une fois tous les 3 mois je resserre un coup, et encore, c’est quelques millimètres.
Attendu également que tu peux très facilement l’ajuster une fois mise (en resserrant, pas en l’agrandissant, auquel cas il faut enlever le casque d’abord). Je préfère donc la boucle parce qu’elle est manipulable avec les gants, mais les deux se valent, au final. Question d’habitude.

Les accessoires

Les casque peuvent avoir beaucoup d’accessoires, ou de prestation, d’utilité à déterminer.

Le pinlock (ou double visière/double lentille)

Généralement disponible sur les casques milieu de gamme, le pinlock (nom de la marque qui produit ce dispositif) est un double vitrage plastique qui s’installe sur la face interne de la visière (ou lentille, quand on veut se la péter) sur deux petits picots qui sont prévus d’origine.
Il n’est pas possible d’ajouter un pinlock à un casque qui n’est pas prévu pour.
Ce dispositif est pratique à partir de l’automne, dès lors que l’humidité remonte dans l’air, et qu’une grande différence de température peut exister entre l’intérieur et l’extérieur du casque. En effet, la visière s’embrume très vite, ce qui est extrêmement dangereux (en pratique, tu conduis en aveugle, et pour avoir testé, c’est vraiment pas cool).
Le pinlock permet, sur la surface de sa seconde lentille, qui est séparée par une couche d’air de la visière et un joint qui court tout autour, de ne plus avoir de buée dans la zone de vision.

=> Intérêt pour toi : inutile à modéré. C’est cool à avoir, mais comme on ne va pas rouler en automne ou hiver, il y a une solution moins chère et un peu moins efficace (surtout en hiver) qui existe. Sachant que même le pinlock a ses limites et qu’il m’est arrivé de devoir rouler avec la visière entrouverte pour désembuer le casque…
Avis perso : ça ne devrait pas être un argument de vente pour toi.

Le traitement antibuée

Apanage des casque bas de gamme (entre 70 et 150€), le traitement antibuée est un traitement de surface qui permet d’étonnamment bons résultats, en s’affranchissant du surcoût du pinlock (coucou la licence et la marque!).
Je ne sais pas dire s’il est aussi efficace sur le long terme, ni dans les mêmes conditions que le pinlock, mais même en automne, le désembuage est assez spectaculaire.

=> Intérêt pour toi : modéré. Je pense que c’est une bonne chose d’avoir au moins ça, mais je crois que presque aucun casque n’est vendu sans ce traitement. A vérifier lors de l’achat.

La visière solaire

Luxe indispensable pour le rouleur hiver et mi-saison, la double visière solaire est basiquement une paire de lunettes de soleil intégrée au casque.

Il existe deux mécanismes de descente de cette visière solaire : sur le côté de la visière normale, ou sur le dessus du casque. Je privilégie le côté, car un casque est haut et oblige à faire un mouvement beaucoup plus ample pour sortir ou rentrer la visière solaire, ce qui n’est pas sécuritaire à mes yeux.

=> Intérêt pour toi : bas. C’est surtout effroyablement utile quand le soleil se lève ou se couche, car je mets cette visière ET mes lunettes de soleil pour ne pas me faire éblouir.
Mais comme on sera en été, les lunettes de soleil seules pour toi suffiront largement – on ne prendra probablement pas la route avec le soleil rasant, d’une part, et d’autre part, c’est moi qui conduis (et j’ai la solaire), donc ça ne sera pas dangereux.

Filet anti-remous menton

Ce truc est probablement le plus inutile du lot (avec le saut de vent nasal) : je l’ai eu sur tous mes casques, et consiste en une pseudo-toile tendue sous le casque, supposément pour réduire les remous du vent.
Comme j’ai une grosse moto carénée, je ne souffre aucunement du vent, et surtout, ce filet me gêne TOUJOURS quand je mets ou j’enlève mon casque, puisque mon menton se prend dedans. Bilan, je l’ai viré sur tous mes casques, et ça favorise le flux d’air pour désembuer, en plus.
C’est amovible, donc en cas de regret, ça se remet facilement.

=> Intérêt pour toi : douteux. Peut-être qu’en passager il y a plus d’intérêt, mais normalement, je ferai pare-vent pour toi.

Saut de vent nasal

Vendu comme une prestation, c’est simplement la bosse devant le nez sur la mentonnière. Fourni avec littéralement tous les casques, c’est un immense “on s’en fout” parce qu’on roule visière fermée…

Tire-mousse d’urgence

Certains casques, plutôt milieu-haut de gamme, proposent deux tirettes pour séparer les mousses de la coque du casque. Sur la photo du dessus, c’est marqué “Emergency” dessus.

=> Intérêt pour toi : je ne saurais le dire. Franchement, j’ai ça depuis mes deux derniers casques, mais jamais eu à m’en servir, je ne sais donc pas si ça sert à quelque chose ou pas.

Emplacement intercom (oreilles)

L’intercom est le nom dédié pour un talkie-walkie de moto. C’est un système composé d’un émetteur/récepteur qui s’accroche sur la coque du casque, de deux écouteurs/enceintes qui se fixe dans le casque, ainsi qu’un micro col-de-cygne qui se positionne dans la mentonnière (l’installation prend 10 minutes, je le ferai puisque je prendrai un second intercom pour ce road trip).


Si l’émetteur/récepteur et le micro ne requièrent aucun aménagement particulier, ce n’est pas le cas des écouteurs, qui font 30mm de large et nécessitent des ajourements au niveau des oreilles dans la garniture du casque.
Quasiment tous les casques en sont équipés (tu as des caches amovibles), mais il faut impérativement vérifier avant d’acheter.

Attention : l’intercom que je te monterai sera de type externe (l’émetteur est visible dehors). Il existe maintenant des casques prévus pour accueillir des intercoms intégrés, complètement invisibles. Ceux-ci sont terriblement spécifiques et ne présentent aucun intérêt pour nous – un intercom digne de ce nom coûtant minimum 150€, tu penses bien qu’on va privilégier le nombre de combinaisons casque/intercom possible…

=> Intérêt pour toi : primordial! Sinon, c’est très vite très chiant de rouler avec juste le bruit du vent…

La visière

Dernier point avant le résumé : le mécanisme de fermeture de visière.
Une visière, c’est cher. Entre 80 et 200€, oui oui, juste pour ce bout de plastique.
Je ne vais pas te parler des visière chromatiques ou colorées, nous, on va partir avec uniquement du transparent standard.

En revanche, il me semble nécessaire de parler des deux grandes familles de fermeture de visières :
– La fermeture à sécurité :


– La fermeture classique :

Il ne s’agit pas des noms officiels, mais on s’en fout.
La fermeture à sécurité dispose, en plein milieu du bas de la visière, d’un mécanisme qu’il faut pincer pour relever la visière.
La visière classique a un ergot qui dépasse sur un côté de la visière, et qu’il faut pousser vers le haut ou vers le bas pour ouvrir et fermer la visière.

La raison officielle d’être de la sécurité, c’est qu’il y aurait des gens dont la visière se serait ouverte brusquement sur la route, avant de s’arracher du casque (oui, parce que se prendre 200km de vent d’un coup, ça fait mal au mécanisme d’ouverture).

Outre le côté improbable de la chose, et l’inconnue que représentent les conditions dans lesquelles ceci est arrivé (vitesse, usure du casque, type de moto – avec ou sans bulle (le “pare-brise” de ma moto), état d’ouverture de la visière avant qu’elle s’envole), on peut se dire que la sécurité est une bonne idée.
Sauf qu’en pratique, ce mécanisme est pour moi une saloperie finie : le mécanisme à pincer induit une fragilisation de la visière là où il est monté. Bilan : je connais quelques personnes qui se sont retrouvées avec le mécanisme dans une main et la visière dans l’autre. Et on parle de personnes soigneuses, hein, pas de Jean Foutre. Et accessoirement, la visière ne peut plus fermer correctement sans mécanisme.

=> Mon avis perso est qu’il faut réellement privilégier la fermeture standard sans sécurité. C’est un peu plus rude à manier, mais c’est pour moi plus sécuritaire et moins cher sur le long terme.

Les lunettes de soleil

Si, comme moi, tu as les yeux handicapés ou fragiles, il est important de prévoir l’usage des lunettes dans le casque.
La plupart des casques ne posent pas de problème, mais si tu comptes pouvoir enfiler des lunettes dedans, alors n’oublie pas de les prendre lors de l’achat du casque!

L’ajustement du casque

Certainement LA partie la plus importante, mais le vendeur ou la vendeuse te le dira mieux que moi.
Un casque, peu importe son type, doit être bien ajusté : il doit serrer la tête uniformément – surtout pas de barre au niveau du front ou au niveau des oreilles.
Un casque neuf te poussera sur les joues, en mode hamster : c’est normal! Les mousses se tassent avec le temps, c’est normal qu’au début ça serre. Cependant, il faut quand même que tu puisses fermer la bouche, et que ça ne te fasse pas mal.
Déterminer la taille :
– Test numéro 1 : jeu interne latéral.
La technique est d’ajuster la jugulaire (là encore, c’est normalement le travail du vendeur), donc tu serres suffisamment pour que tu le sentes, mais pas jusqu’à ce que tu ne puisses plus du tout ouvrir la bouche (tu dois pouvoir parler intelligiblement du bout des lèvres, en gros).
Ceci fait, tu mets tes mains sur chaque côté du casque, tu le maintiens droit, puis tu essayes de tourner la tête dans ton casque : tu ne dois pas pouvoir y arriver, genre 1-2cm de jeu latéral, pas plus. Si tu arrives à faire un quart de tour dans ton casque, c’est qu’il est trop grand!
– Test numéro 2 : jeu interne longitudinal.
Jugulaire correctement serrée, tu places tes mains derrière le casque (genre mains derrière la tête), puis tu pousses le casque vers l’avant comme pour le plaquer sur l’occiput.
Maintenant, tu maintiens comme ça avec une main, et tu essayes de passer un doigt entre ton front et le casque : tu ne dois pas pouvoir y arriver, mais “presque”, genre moitié d’un doigt ça passerait.

Encore une fois, le casque doit serrer, mais sans douleur : plus tu roules, plus la douleur s’intensifiera!

Le poids

Le poids du casque est souvent martelé en argument marketing. On ne va pas se raconter d’histoire, comme on ne va pas rouler des jours durant, et en coupant souvent de pauses, on s’en fout, globalement.
Un casque confortable, c’est déjà une victoire.

Le bruit

La pire des choses en moto! Malheureusement, aucun vendeur ne m’a jamais donné la possibilité de tester un casque en moto (un comble). Avantage pour toi, on ne va encore une fois pas rouleur longtemps, ni rouler vite : je recommande de prévoir des bouchons d’oreille (j’en aurai), mais comme de toute façon on part sur un casque d’entrée de gamme, tu auras ce que tu auras – il faut passer les 300€ pour commencer à avoir un truc correct, et encore, c’est pas fou.
Attendu que je conduirai, tu seras majoritairement protégée de toute façon!

Conclusion

Si je résume ce qu’il te faut :
– Casque intégral,
– Double D ou boucle micrométrique,
– Avec une visière traitée antibuée minimum (si pinlock, tant mieux, mais fais-le monter au magasin par le vendeur!!!),
– Avec ajourements pour les écouteurs,
– Qui passe les lunettes de soleil si besoin,
– En fermeture de visière classique.

Tu peux trouver des casques qui répondent à ça sans aucun souci sous les 100€ (modulo la hausse des prix, évidemment).