Potager du ghetto, épisode 1

Après avoir bien tripatouillé dans du Raspberry Pi, j’ai décidé de m’attaquer à autre chose qui n’a rien à voir : du jardinage!
En effet, heureux propriétaire d’un jardin que j’ai laissé pour le moment à sa vocation première, cela fait des années que je me dis qu’il faudrait que j’essaye d’y faire pousser des trucs. Après tout, l’herbe, c’est fort joli, mais ça ne nourrit pas son homme. Ni sa femme. Son Shetland, peut-être. Sa chèvre, sans doute.

Bref, pour commencer simple, j’ai regardé ce que raconte l’internet mondial, et les tomates, j’aime bien. Malheureusement, attendu que l’humanité est trop imbécile pour savoir se tenir en communauté, tout ce qui touche aux magasins genre Jardiland et consorts sont fermés. Donc, pour les graines, comment qu’on fait?

En farfouillant sur Youtube, on trouve des excités du potager qui sont à mille lieux devant moi, qui n’ai jamais été fichu de garder une plante vivante plus d’un mois. Donc, pour commencer simple, j’ai suivi les conseils de ce monsieur et découpé une tomate en rondelles d’environ 1cm d’épaisseur, que j’ai par la suite enterrés.

Il est primordial de comprendre que je n’ai aucun passif avec les plantes, rien de rien. Donc, je pars de LOIN.

Et comme les jardineries étaient fermées et que les “bacs à semis” n’étaient pas pourvoyables, j’ai donc mis en place le plan “potager du ghetto” en allant chercher les bidons de lessive que je garde toujours une fois vidés (ne me demandez pas pourquoi, je n’en ai pas la moindre idée).

Dans un élan de bonne volonté naturelle, j’ai acheté il y a des mois de cela (quand on pouvait encore aller au boulot normalement) un sachet de 5L de terreau, pour tenter d’avoir une plante verte au bureau. En ayant peu utilisé, j’en avais donc à disposition pour mes plants de tomate : parfait!

Armé de tout ce qu’il me fallait, je suis donc passé à l’action.

Avec mon plus beau cutter et mes gants de bricolage, j’ai prié ce que j’ai pu et découpé 3 bidons de lessive (vides, évidemment… Au prix de la lessive, merde!) pour n’en garder que les fonds (genre 10cm de haut).

N’y ayant laissé aucun bout de doigt, j’ai donc pris un seau qui traînait là pour y mélanger de la terre du jardin et du terreau, genre à 50/50.

Une truelle, un seau à 1€, une paire de bras : r’garde comme c’est beau!


J’ai rempli jusqu’à environ 3cm des bords les fonds de bidons de lessive, avant d’y déposer mes tranches de tomates, religieusement.

Comme, malin, j’ai noté une probable relation entre les grains et le nombre de pousses, afin d’éviter la crise du logement, j’ai limité à deux tranches par fond de bidon mes plants.

Puis, toujours en écoutant les conseils du monsieur de Youtube, j’ai recouvert d’1cm à peine les tranches de tomate, juste assez pour qu’on ne les voie plus, avec le mélange.

Tout fier de moi (je suis un homme de peu), j’étais parti pour caler ça en plein soleil, et poussez jeunesse!
Sauf que non, hardi petit : on ne met pas les semis en plein cagnard, sacré boudiou : ça les cuit!
Wabon, m’étonné-je, mais soit, j’écoute (à bonne distance, COVID-19 oblige) mon éminent voisin qui passe 90% de son temps éveillé dans son opulent potager depuis des décennies.
Cet homme charmant et éclairé m’indique qu’il ne faut pas non plus mettre les semis à la cave, car il faut une température “minimum” et de l’ensoleillement, mais pas direct.

Fort de ces précieux conseils, j’ai donc élu la salle de bain du deuxième étage comme lieu de culture initiale, baignée de lumière because Velux en pleine journée.

Je savais également qu’il ne fallait pas arroser les feuilles des plants de tomate, car c’est bon moyen de leur faire choper le mildiou (on dirait un juron paysan, non?); donc, dès que lesdites feuilles ont commencé à apparaître, j’ai copieusement visé à côté.

En faisant bien attention à ne pas noyer la terre, mais en la gardant humide en permanence, ce qui correspond à un filet d’eau tous les soirs, voici ce que ça a donné en deux semaines :

Vous comprenez mieux le titre de “potager du ghetto” ou pas encore?

Tout content que ça fonctionne, j’ai attendu que ça pousse encore un peu avant de passer à la phase 2 de la partie 1 du chapitre A de mon potager du ghetto : rempoter les petits plants courageux dans une terre d’adoption plus ample.

Me grattant ce qu’il me reste de cheveux, j’ai opté pour une prochaine étape à base de fond de bouteille d’eau. Je suis personnellement assez contre les bouteilles d’eau, mais ce que femme veut, Dieu le veut et j’ai donc des bouteilles d’eau à la maison. Que, du coup, je ne jette plus (avant, je recyclais, votre Honneur).

Un carton et du papier-bulle savamment positionné plus tard, voici mes futurs bacs à petits plants :

Ah mais je déconnais pas avec le ghetto. Et attends, la suite sera pareille.

Si moi, j’y arrive avec ça, vous n’avez aucune raison de ne pas y arriver, nan?
La suite, j’ai rempli avec ma combinaison de terreau/terre jusqu’à 4-5cm du bord avant de sortir ma truelle pour tenter ce que je redoutais le plus : remporter sans tout détruire, car c’est que c’est fragile ces petites choses-là!

C’est-y-pas tout mimi? La tige doit faire 1mm et j’ai des doigts qui sont environ 20 fois plus épais. Top délire.

Sachant que la base de mes semis, c’était des tranches de tomates, je me doutais qu’en deux semaines, s’il y avait eu décomposition, il restait encore des “paquets” de matière organique qui me poseraient problème pour séparer les graines qui avaient germé des autres.
Du coup, j’ai fait du mieux que j’ai pu pour choper des groupes de pousses ensemble avant de les transvaser dans mes bouteilles :

Ca ne se voit pas, mais y’a un bout de tomate zombifiée là-dessous.

Une fois rempoté avec toute la patience et la méticulosité dont j’étais capable, voici ce que ça a donné :

A ce moment-là, je n’en mène pas large : comme l’impression d’avoir potentiellement buté tout le monde!

A ma grande surprise, voici ce que ça a donné après une petite semaine sous le Velux :

J’ai laissé l’escabeau visible exprès : sinon, c’est un peu trop loin de la lumière… Et donc, ça pousse, la vache!

Dans le même temps, une autre tomate est arrivée en fin de vie et j’ai donc récupéré les pépins sans les tranches, pour voir s’il y a besoin de la chair de tomate ou non pour que ça pousse (mon hypothèse était que non… Ca fait de mal à personne, une hypothèse!).
Comme j’étais également moyennement content de mes fonds de lessive, j’ai pris cette fois un conteneur plus grand que je compte utiliser pour les semis à l’avenir : de la Soupline! Dans le sens de la longueur, astucieusement fixé sur une chute de bois, comme ça :

Les débuts sont plus laborieux, mais j’ai repositionné un peu par rapport à l’ensoleillement, et ça part, là.

Et voilà où se termine le premier épisode du Potager du Ghetto!

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